Tout ce qui te passe par ma tête

Windy Welly

Résumé de l’épisode précédent : l’avion c’est chiant, la bouffe Emirates est meilleure au sol qu’en l’air, et j’ai fini par arriver à Wellington.

Après une première nuit aussi longue que nécessaire, genre 12 ou 14 heures de sommeil, je peux commencer à explorer Wellington et ses alentours à tête reposée. Du moins jusqu’à ce que le décalage horaire me rappelle à son bon souvenir.

La devanture d'une librairie proche de Cuba Street
La devanture d’une librairie proche de Cuba Street

Je pars dans un premier temps chasser quelque nourriture et café sauvage et découvre horrifié que le café croissant en terrasse, il va falloir oublier. Déjà parce qu’ils savent pas faire les croissants, ensuite parce qu’il y a quasiment pas de boulangerie, et enfin parce qu’un expresso coûte la moitié d’un SMIC (il est possible que j’exagère un peu, mais bon c’est cher, quoi). J’en profite pour découvrir le centre ville autour de Cuba Street, une rue piétonne particulièrement mignonne.

Premiers pas

Une fois avalé le poulet chassé dans un food truck, j’ai suffisamment d’énergie pour commencer l’exploration pour de vrai, et pars faire un tour dans les environs de l’auberge. Les environs sont vraiment mignons, et la ville s’avère être plutôt petite pour une capitale, vraiment rien à voir avec Auckland. Il y a beaucoup de verdure de partout, je découvre donc plein de petits parcs en jardins cachés, et me retrouve même assez rapidement en pleine forêt (sans déconner, mois d’une demi-heure de marche depuis de centre ville). Je marche ainsi jusqu’à un endroit appelé Zelandia qui est une gigantesque réserve pour oiseaux délimitée par une barrière de trois mètres de haut sur plusieurs kilomètres. Celle-ci empêche les mammifères prédateurs des oiseaux (genre rats, lapins, opossum…) qui ne sont pas natifs de l’île, d’entrer dans la réserve, créant ainsi une zone sécurisée pour les oiseaux. Une barrière tarifaire de quarante dollars ainsi que l’ami décalage horaire empêchent à leur tour le mammifère non natif que je suis d’entrer dans la réserve. Je retourne à l’auberge (hostel) en passant par le jardin botanique, la gare et le quartier d’affaire (CBD).

Il fait beau, il fait bon, la marche est très agréable bien qu’un peu venteuse aux sommets des collines. Encore affecté par le décalage horaire, je dois remettre à plus tard mon envie de visiter les nombreux bars de la ville qui était pleine de vie hier soir à l’heure de l’apéro. Tant pis, ça sera pour le prochain samedi, peut-être.

Owhiro et les cailloux rouges

Après une nouvelle bonne nuit de repos je décide de pousser un peu plus loin l’exploration et prend un bus jusqu’à Owhiro Bay pour marcher le long de la mer. Ça s’emballe un peu et je me retrouve à rentrer à l’hostel à pied via une rando de 5 heures absolument magnifique.

Le temps est à nouveau absolument génial. Il fait beau, il fait bon, le soleil tape un peu mais c’est supportable, y a du vent qui rafraîchit. Le décalage horaire commence à s’estomper, j’ai quand même un gros coup de barre en fin d’après-midi.

Welly fout des vents

Les jours suivants furent plutôt consacrés à la découverte de la ville, à la sociabilisation à l’hostel et à des tâches administratives genre ouvrir un compte en banque et choper un numéro de téléphone. Nettement moins passionnant à raconter mais tout de même sympa. La météo a rapidement rappelé que en fait, ici, c’était encore l’hiver et qu’il fallait pas trop se la rac’ avec les randos ensoleillés en t-shirt. Le petit vent rafraîchissant s’est transformé en blizzard infernal et la réputation de Wellington comme ville terriblement venteuse s’est vite confirmée. Inutile de sortir avec une jolie coiffure, ça souffle. Tout. Le. Temps. La vitesse des nuages dans le ciel est d’ailleurs assez impressionnante.

Je m’amuse à partir marcher sans trop de but pour découvrir de nouveaux coins. La ville est vraiment chou, à taille humaine, bourrée d’événements culturels, de bars et de restaurants. Le principal inconvénient est qu’il y a pas mal de voitures et peu de rues piétonnes. L’architecture est très différente de ce qu’on peut voir en Europe, ou du moins en France. L’influence anglaise se fait bien sentir.

Où Te Papa

(J’ai beau détester Stromae, le jeu de mot était trop tentant)

Puisqu’il fait moche (et venteux), j’en profite pour visiter le musée Te Papa dont on m’a tant parlé. Et bon sang quelle claque ! Déjà c’est immense, le bâtiment est sublime, et ensuite l’entrée est tout simplement gratuite ! Tout à coup visiter le musée prend un sens différent de « rentabiliser l’entrée en visitant le plus possible avant indigestion d’information ». Je profite de l’exposition à mon rythme, prends le temps de tout lire et comprendre, quitte à ne pas tout faire et revenir une autre fois… Ce qui ne manque pas d’arriver : au bout de trois heures à apprendre sur les oiseaux, les végétaux, l’activité volcanique, les tremblements de terre… j’en peux plus. Je fais donc une pause pour revenir le jour suivant faire la deuxième moitié de cette exposition nommée « Nature », et apprend cette fois-ci sur les prédateurs importés, l’impact du changement climatique et la vie sous-marine. Il y a même un calamar géant conservé dans du formol (bon il commence sérieusement ressembler à du pâté, le formol c’est pas éternel, mais on comprend l’idée).

Le musée a une autre exposition sur la guerre que je dois encore aller voir (mais bon c’est déprimant), et il y a également un musée gratuit plutôt axé sur la ville… Bref, de quoi s’occuper les jours de pluie.

Trek

La vie à l’hostel, répondant au doux nom de Trek Global Backpacker (ou « Trek »), est plutôt sympa, je suis dans un dortoir de 4 personnes avec Allison (France) et Jakub (Tchèque) avec qui je sympathise. Le quatrième lit est pas vraiment occupé, ou ponctuellement. On est dans des ailes de max 30 personnes désignées par des couleurs (les ailes, pas les gens), avec une cuisine et trois salles de bains communes dans chaque. Les ailes sont assez différentes, la bleue (dans laquelle je suis) a une grande table centrale, assez utile pour sympathiser avec les autres personnes. Les discussions en anglais sont pas hyper fluide au début mais je m’en sors. J’arrive globalement à m’exprimer, le plus dur est de comprendre l’anglais parlé, surtout avec tous ces accents. Heureusement, Allison gère la fougère car elle a passé deux ans en Australie elle me sert donc de traductrice lorsque nécessaire.

Au rez de chaussée, l’hostel a une salle commune avec une cuisine, des canapés, un billard, un baby foot, un jeu de palet chelou, une guitare et Sylvester (le chat des escaliers) qui attend des câlins; une petite laverie avec des machines et séchoirs pas très chers; et un lounge avec des canapés, des tables, une bibliothèque, une télé avec Netflix, une PS3, une Wii, et deux petites terrasses. C’est tout en pas super bon état et un peu crado, mais c’est quand même un endroit super sympa, et incroyablement vivant.

Voilà qui clôture la première semaine… Je vais tâcher d’aller un peu plus vite dans le prochain épisode histoire de torcher au moins septembre !