Tout ce qui te passe par ma tête

Volaille, cascades et Indiana Jones ~ NZ jour 8 : Piha, Wathipu

La plage de Whatipu - NZ#8
Sur la plage d’une importante embouchure, il y avait plein de cadavres de vieux bateaux

Je me réveille vers 7h, et c’est bien la première fois que ça m’arrive en vacances. Fab, Blan et Ben dormant encore, je sors du van (enfin, je m’habille et je sors du van) et profite de la lumière matinale pour aller explorer les environs. Je suis un peu l’Indiana Jones de la Nouvelle-Zélande (Zélandia Jones ?).

Les lits du van
Un vrai trois étoiles

Sur la plage, seuls quelques oiseaux traînent encore, bien que les traces dans le sable semblent indiquer qu’il y a eu une belle teuf d’emplumés cette nuit. Elle fut d’ailleurs assez arrosée : le sable est trempé et il faut traverser plusieurs ruisseaux pour avancer le long de la plage. N’écoutant que mon courage, je fais le tour par le parking. Je remonte la rivière en bas du Lion Rock qui m’amène à un petit pont permettant de traverser vers Piha. Le coin n’est pas très peuplé, mais quelques autochtones promènent leurs chiens et discutent sur un terrain de rugby un peu plus loin. Je traverse le pont dans leur direction (pas pour leur parler, hin, n’oublions pas que je suis encore dans le pâté, c’est à peine si j’arrive à répondre un « hi » grumeleux aux joggeurs que je croise) et m’arrête subitement face à mon premier oiseau loufoque du séjour. Entendons-nous bien : jusque là, j’avais croisé quelques piafs chelous, mais ressemblant toujours à peu près aux nôtres, à quelques différences près : goélands à becs rouges, cygnes noirs, croisement foiré entre le corbeau et la mouette avec un bec orange fluo… Là, je suis face à une espèce de grosse poule bleutée aux pattes préhistoriques, se dandinant peinard sur la rive.

Une fois la surprise passée, je prends quelques photos et me marre un peu, en imaginant le grand Schtroumpf se taper la pauvre dinde qui a enfanté le truc que j’ai sous les yeux. Puis je continue un peu ma route avant de rentrer au van. J’y retrouve Fab qui vient de se lever. Comme Blan et Ben traînent au lit et que je suis tout fier de ma découvert, je l’emmène admirer les « poules bleues ». On en profite pour explorer un peu plus les environs et on trouve, quelques mètres après le terrain de rugby, une tendre échoppe nommée « The Piha Cafe ». On se risque à l’intérieur et, ô joie : café, cappuccino, latte, muffins, cookies… c’est le paradis du p’tit dej’ ! On prend des cafés à la sauce amerloque, des muffins encore tièdes et on discutaille un peu avec les propriétaires qui nous filent des autocollants Piha, une carte du coin et nous indiquent les meilleures balades à faire. Comme dirait l’autre : what else ?

On retrouve Blan et Ben, enfin réveillés, au van et on leur montre la carte. On décide d’aller randonner vers une chute d’eau pas très loin d’ici après le petit dej’. Rassuré par l’essai d’hier soir, je conduis jusqu’au parking suivant : c’est toujours aussi cool. Entre ces vieux vans et la végétation environnante, j’ai l’impression d’être Indiana Jones en exploration. Arrivés là-bas, on poursuit à pieds.

Après la rando, on se pose sur le parking pour déjeuner. Le coin est plutôt sympa et le temps clément jusqu’à la fin du repas. La grisaille finit par nous chasser et on décide de quitter Piha pour Whatipu, plus au sud. Je reprends le volant, cette fois-ci pour un bon moment : on roule plusieurs heures, sur une route de plus en plus délabrée (ce qui ajoute à mon complexe d’Indiana Jones), à se demander si Blan et Fab, qui ouvrent la route, ne sont pas perdues. Après une heure de grommellements, il s’avère que non : la route se termine sur un parking terreux dans un coin totalement désert : nous sommes arrivés. Nous avons roulé longtemps et il fait presque nuit, on se dépêche donc de découvrir les environs : il semble y avoir des grottes pas très loin et une plage dans l’autre direction, toutes deux à une quinzaine de minutes. Le temps nous manquant, nous décidons de reporter la visite à demain matin, avant de retourner à Auckland chercher les filles à l’aéroport. Ben et moi partons tout de même en direction des grottes, pour estimer le temps à prendre pour tout faire. Il a du pas mal pleuvoir ces derniers jours et le sol est gavé d’eau, rendant l’avancée difficile. Après diverses acrobaties entre les flaques et mains détours dans les buissons, on arrive à quelques minutes des grottes… où le chemin est bloqué par une flaque suffisamment grande pour prétendre au titre de mare. Le chemin du retour est rythmé par les splotch splotch de nos chaussures. Échec cuisant. Les grottes, on oublie.

De retour au croisement, on fonce en direction de la plage, où le sol est nettement moins imbibé. le chemin n’est pas très long et tout à fait praticable : nous avons trouvé notre activité de demain matin. La nuit est tombée et le retour aux vans se fait à la frontale. Il commence à cailler sévère (déjà qu’avant c’était pas glorieux) et en prime on doit se lever tôt demain. Exit la vaisselle dans l’eau froide, on bouffe et on se pieute. Heure du coucher : 20h15. Record battu.

Lunettes, vans et rocher du lion ~ NZ jour 7 : Piha

Le lion Rock  - NZ #7Vu l’heure et l’état dans lequel je me suis couché hier soir, le réveil n’est pas si difficile que ça. C’est plutôt une bonne nouvelle, parce qu’aujourd’hui on quitte Auckland direction Piha. Nous reviendrons à la ville dans deux jours, pour passer prendre Marlène et Diane à l’aéroport. Avant de partir, on s’achète des lunettes de soleil fantaisie pour pouvoir les accueillir avec classe. On a que l’embarras du choix : dans ces boutiques chelous qu’on avait visité quelques jours plutôt, on trouve vraiment les pires horreurs à des prix très attractifs, probablement importés de Chine (en tout cas vu la gueule des gérants du magasin ça vient pas d’Afrique). Passant notre chemin devant les grenouillères pour adulte en forme de Tigrou et Shrek, on finit par trouver notre bonheur entre les maquillages à paillettes et les ventouses pour toilettes.

Lunettes fantaisie d'Auckland
L’important, c’est d’avoir la classe

C’est le premier vrai départ en van et je laisse le volant aux autres non sans soulagement, encore trop impressionnés par la conduite à gauche. Les vans datent d’avant Jésus Christ et se traînent grave sur la route mais ici, on ne double pas ! Ben m’apprend que les véhicules lents doivent se ranger régulièrement sur le bas côté pour laisser passer les voitures qu’ils bloquent, ainsi devoir doubler quelqu’un est assez mal vu sur les routes. Nous voilà donc partis pour deux heures de route à nous arrêter toutes les dix minutes dans la joie et la bonne humeur. Le jeu en vaut la chandelle : la route débouche sur les hauteurs surplombant la plage de Piha, offrant un spectacle plutôt pas dégueu. On s’émerveille quelques minutes puis on descend explorer la plage.

Notre première exploration de la nature néo-zélandaise vaut le coup d’oeil ! Bien qu’il fasse assez froid et que le vent n’arrange pas les choses, les paysages en valent largement la peine. Et puis gambader ici, c’est un peu l’aventure : course contre la marée, funambulisme sur les rochers, saut en longueur au dessus de la rivière… Ouais, y a une rivière qui passe par la plage pour se jeter dans l’océan, c’est assez fun. Par contre faut la traverser pour accéder au Lion Rock, ce qui l’est un peu moins, mais bon, maintenant je sais que mes chaussures sont étanches. Et que Ben arrive à sauter un peu plus loin que moi.

Après cette journée mouvementée, on rentre aux vans préparer la boustifaille. On est en hiver, il fait donc nuit assez tôt et on a tout intérêt à se coucher aussi tôt que ce qu’on se lèvera pour bien profiter de nos journées. Histoire d’être mieux placés niveau vent, portes, etc, on décide de bouger les vans ce qui me permet de faire un premier essai de conduite sur le parking. Tout se passe bien, je ne tue personne, je trouve même ça assez rigolo. J’ai beau détester conduire, là c’est suffisamment original pour que finalement, j’aime bien.

Mount, Marché et Murge ~ NZ jour 6 : Auckland

Dessin Mont EdenAprès une nuit de sommeil moins salvatrice que la précédente mais néanmoins appréciable, j’ouvre les yeux. Je ne reconnais pas ce plafond, ces murs, ce meuble… je me lève en sursaut : bon sang, c’est vrai, je suis en Nouvelle-Zélande.

Champignons en métal
Au programme : volcans et champignons

Aujourd’hui, on ne visite plus Auckland : on la regarde, et on la vit. On embarque direction Mount Eden, un ancien volcan au milieu de la ville. Bon, sur le coup, on était tout excités, mais on a déchanté quand on a compris que des anciens volcans, en fait, y a que ça en Nouvelle-Zélande. Sérieusement, cette île est tellement gavée de cratères qu’on a rapidement l’impression de faire une rando sur la joue d’un adolescent. Bon, ça reste notre premier volcan alors on garde quand même notre enthousiasme. On fera les blasés plus tard.

À peine installés dans le van, celui-ci refuse de démarrer. Allons bon. On est partis pour passer deux semaines sur la route et voilà que la mécanique décide de faire la mauvaise tête. On sort de la bête, Ben soulève le siège conducteur et commence à triturer le moteur (oui, quand on s’y attend pas, ça surprend). Après plusieurs minutes d’angoisse, le problème semble réglé : le van crache joyeusement de magnifiques volutes noires en imitant la toux d’un fumeur de gitanes de 60 ans, et nous voilà partis pour Mount Eden.

Panorama Mount Eden
Le panorama depuis le Mount Eden, avec ses touristes au fond du cratère

On ne nous avait pas menti : le volcan surplombe la ville et offre une vue imprenable. Nous arrivons sur le bord le plus bas et commençons à en faire le tour pour atteindre le sommet lorsque Ben décide de descendre en courant dans le cratère. J’aurais visiblement pas du dire « Part devant, j’te rejoins », puisqu’à mi-chemin il s’agite dans tous les sens pour me dire de le rejoindre. Même si la descente parait marrante, la remontée suffit à me passer l’envie. Et en voyant Ben se la taper pendant que nous faisons le tour, je me dit que j’ai pas vraiment eu tort. Une fois en haut et après avoir profité de la vue, on se cale au soleil et à l’abri du vent. On surplombe le cratère et on s’aperçoit que Ben a initié un mouvement: un groupe de touriste est également descendu tout en bas, puis un autre, puis un gamin de huit ans dont les parents gueulent de remonter… finalement, la sécurité du parc débarque avec un mégaphone et fait remonter tout le monde. Bwahaha.

Après avoir passé un moment au Mount Eden et à l’appart’, on va voir le coucher de soleil sur Mount Victoria (ouais, un autre volcan), qui a une plutôt jolie vue aussi. Ici, pas de touristes à amener n’importe où, juste de très beaux panoramas, un vieux canon immense et un champ de champignons en métal.

Panorama Mount Victoria
La vue depuis le Mount Victoria est pas mal non plus

Dessin des colocs d'Auckland

Bagues night market
Quelques bagues importées d’Asie…

Ben et Blan nous amènent ensuite au Night Market : ils nous expliquent que c’est une sorte de marché clandestin (mais probablement plus vraiment maintenant, vu l’envergure) sur le parking d’un centre commercial, et que l’ambiance est vraiment énorme. Et ils ne mentaient pas : arrivés là-bas, nous nous retrouvons dans une foule énorme se baladant dans 4 rangées de stands en tout genre. Brusquement, tous nos sens sont mis à l’épreuve : la fouille ne cesse de grouiller devant des devantures fourmillant d’articles et de panneaux colorés, dans un mélange d’odeurs de friture, pizza, churros, bouffe chinoise, s’accompagnant d’un brouhaha incessant ponctués de cris hélant les passant pour des loteries et autres jeux étranges… en fait, on se croirait dans un marché moyenâgeux, en version XXIe siècle.

Soirée alcoolisée
On picole de 18h à 4h : tout devient flou

Après avoir mangé là-bas (j’avais bien dit que tous nos sens étaient mis à l’épreuve), on retourne à l’appartement. On est samedi et demain on débute notre road trip : Blan et Ben quittent la colocation. Voilà une belle occasion de faire la fête !  L’appartement, déjà bien peuplé avec ses 10 colocs (et deux français importés) se garnit de quelques amis des uns et des autres, la soirée commence à s’alcooliser… mais chacun ne boit que ce qu’il a apporté. C’est, à ce qu’on me dit,  la façon de faire ici. Bon, comme chez nous c’est pas pareil et qu’on en a rien à foutre, on propose allègrement de tout à tout le monde, qui nous en propose en retour, bref, pour le dire poliment : on emmerde les traditions locales. Rapidement, les choses deviennent floues et voilà que d’un seul coup, on est déjà le lendemain matin.

La visite d’Auckland ~ NZ jour 5 : Auckland

Dessin cannabis

Neuf heures du matin. Après un bon gros tour de cadran, je me réveille, frais et dispo.

Lits Auckland
Un petit coin de paradis

Le décalage horaire, en fait, c’est une vraie connerie. Rapide inspection des lieux : le tendre nuage molletonné sur lequel je me suis endormi hier n’est pas vraiment un cinq étoiles, finalement. Sur le matelas d’à côté, Fab’ dort à poings fermés. Étrange, étant donné le nombre de coups de pieds que je lui ai filé cette nuit pour qu’elle arrête de gigoter dans tous les sens et s’étaler sur mon matelas. Blan et Ben semblent également dormir encore. Qu’à cela ne tienne, j’ai bien dormi et il est l’heure du petit dej’. Je m’habille discrètement et descend dans le salon. L’odeur acre du tabac m’agresse dès que sors de la chambre et se fait plus intense à chaque marche d’escalier. C’est vrai qu’à part la bière, il n’y avait pas spécialement d’alcool hier, surtout tabac et cannabis.

Frigo flippant
Le frigo flippant

Dans le salon seul Rex, le coloc’ maori, est debout et déjà en train de fumer. Respect. N’osant pas trop me servir dans le frigo et les placards de peur de piquer la bouffe d’un coloc (et parce que leur frigo fait un peu peur), je décide d’attendre les autres avec une tranche de pain de mie et envoie des mails au pays. Je me rappelle alors de la super nouvelle que m’avait balancé Blan à l’arrivée : le coloc qui doit emménager chez Marlène et moi en août s’est désisté pendant que j’étais dans l’avion. Rex étant d’un naturel généreux, je ne m’inquiète rapidement plus du tout et répond à Marlène : il ne lui reste plus qu’à trouver quelqu’un de cool dans les trois jours qui la sépare de son départ en Nouvelle-Zélande, je lui fait confiance.

La tribu finit par se lever et après un petit-déjeuner quasi-français on décide d’aller faire la visite d’Auckland. L’appart’ est à coté du centre-ville, ce qui nous permet de partir à pied directement, plutôt pratique.

Après avoir bien gambadés, nous retournons à l’appartement, les jambes en compote. Que retenir de cette visite ? La Sky Tower fait à peu près la même taille que la Tour Eiffel, et les Néo-Zélandais en sont très fier. Il est aussi possible d’y monter, moyennant quelques dollars, pour faire des activités aériennes genre se balader sur la collerette ou faire du saut à l’élastique. Cela dit, le saut à l’élastique n’en est plus vraiment, les gens sont soutenus par une corde du début à la fin de la chute pour éviter qu’ils aient trop peur et crient, sinon le centre-ville se rempli de braillement de touristes évoquant à longueur de journée la délicatesse du porc égorgé, ce qui – il faut le reconnaître – fait un peu tache. À part ça, Auckland a une saloperie de climat océanique et l’alternance pluie/soleil y est aussi fréquente que le viol d’enfants en Thaïlande. C’est peut-être fun en été, nettement moins en hiver (le temps, hein, pas les gosses). Et la ville est vraiment remplie d’asiatiques, c’est assez impressionnant quand on a pas l’habitude : l’immigration depuis l’Asie est très forte en raison des meilleures conditions de travail et de fait la culture asiatique est très présente, ce qui, lorsqu’on mélange ça avec la culture anglaise et ce qui reste de celle Maori, donne quelque chose d’original. Une dernière chose : en Nouvelle-Zélande, tout bâtiment accueillant du public est tenu de laisser l’accès à ses toilettes ouverts, sans le réserver à la clientèle ou aux usagers. Une loi que certaines se sont empressé de faire appliquer.

Bref, on se pose un peu à l’appartement pour se remettre de nos émotions : ce soir, Blan nous emmène dans un fast-food.

Burger fuel carton
Le carton magique en action

Blan, la diététicienne; Blan, celle qui mange toujours bien; Blan, qu’on a jamais réussi à traîner dans un Quick… Cette Blan là veut nous amener dans un fast-food, paye ta surprise ! Et en prime, ça s’appelle Burger Fuel, ce qui ne sonne pas des plus sain et équilibré. Nous voilà donc (après nous être trompé une fois de fast-food) attablés dans une ambiance garage/chic/fast-food assez déroutante, de bons gros burgers gras et dégoulinants en face de nous. Malgré des prix élevés, l’absence de menu et une carte remplie de burgers un poil trop conceptuels pour moi, le sandwich est délicieux et le restaurant satisfaisant. En prime les burgers sont servis avec un petit carton pour les tenir quand on les mange, ce qui les empêche de ressembler à un meuble Ikea mal monté au bout de deux bouchées : élu innovation majeure du XXIème siècle, à l’unanimité. Le ventre plein et les doigts gras, nous empruntons le bus pour remonter Queen Street et retrouver l’appartement, les bières et le pastis importé pour l’occasion. Ben étant malade et fatigué, on finit par faire une contrée/pastis avec César (leur coloc indien, un petit rigolo), Blan et Fab’.  Jouer aux cartes en anglais, c’est toute une aventure : pas facile d’intégrer le changement de termes pour pique/cœur/carreau/trèfle, surtout après quelques verres… Ça finit par me valoir quelques parties complètement foirées. Qu’à cela ne tienne, il faut maintenant retenir la prononciation de « ace » que l’on a tendance à dire « as », comme en français. Tout à coup, la phrase « Put your ace on the table » prend un tout autre sens : le franglais est décidément une langue plein de surprises.

La visite d’Auckland ~ NZ jour 5 : Auckland

Dessin cannabis - NZ #5
À Auckland, l’alcool coûte assez cher. Par contre le cannabis semble assez démocratisé, et même plus que la cigarette. C’est peut-être juste qu’on a croisé que des camés ?

Neuf heures du matin. Après un bon gros tour de cadran, je me réveille, frais et dispo.

Lits Auckland
Un petit coin de paradis

Le décalage horaire, en fait, c’est une vraie connerie. Rapide inspection des lieux : le tendre nuage molletonné sur lequel je me suis endormi hier n’est pas vraiment un cinq étoiles, finalement. Sur le matelas d’à côté, Fab’ dort à poings fermés. Étrange, étant donné le nombre de coups de pieds que je lui ai filé cette nuit pour qu’elle arrête de gigoter dans tous les sens et s’étaler sur mon matelas. Blan et Ben semblent également dormir encore. Qu’à cela ne tienne, j’ai bien dormi et il est l’heure du petit dej’. Je m’habille discrètement et descend dans le salon. L’odeur acre du tabac m’agresse dès que sors de la chambre et se fait plus intense à chaque marche d’escalier. C’est vrai qu’à part la bière, il n’y avait pas spécialement d’alcool hier, surtout tabac et cannabis.

Frigo flippant
Le frigo flippant

Dans le salon seul Rex, le coloc’ maori, est debout et déjà en train de fumer. Respect. N’osant pas trop me servir dans le frigo et les placards de peur de piquer la bouffe d’un coloc (et parce que leur frigo fait un peu peur), je décide d’attendre les autres avec une tranche de pain de mie et envoie des mails au pays. Je me rappelle alors de la super nouvelle que m’avait balancé Blan à l’arrivée : le coloc qui doit emménager chez Marlène et moi en août s’est désisté pendant que j’étais dans l’avion. Rex étant d’un naturel généreux, je ne m’inquiète rapidement plus du tout et répond à Marlène : il ne lui reste plus qu’à trouver quelqu’un de cool dans les trois jours qui la sépare de son départ en Nouvelle-Zélande, je lui fait confiance.

La tribu finit par se lever et après un petit-déjeuner quasi-français on décide d’aller faire la visite d’Auckland. L’appart’ est à coté du centre-ville, ce qui nous permet de partir à pied directement, plutôt pratique.

Après avoir bien gambadé, nous retournons à l’appartement, les jambes en compote. Que retenir de cette visite ? La Sky Tower fait à peu près la même taille que la Tour Eiffel, et les Néo-Zélandais en sont très fier. Il est aussi possible d’y monter, moyennant quelques dollars, pour faire des activités aériennes genre se balader sur la collerette ou faire du saut à l’élastique. Cela dit, le saut à l’élastique n’en est plus vraiment, les gens sont soutenus par une corde du début à la fin de la chute pour éviter qu’ils aient trop peur et crient, sinon le centre-ville se rempli de braillement de touristes évoquant à longueur de journée la délicatesse du porc égorgé, ce qui – il faut le reconnaître – fait un peu tache. À part ça, Auckland a une saloperie de climat océanique et l’alternance pluie/soleil y est aussi fréquente que le viol d’enfants en Thaïlande. C’est peut-être fun en été, nettement moins en hiver (le temps, hein, pas les gosses). Et la ville est vraiment remplie d’asiatiques, c’est assez impressionnant quand on a pas l’habitude : l’immigration depuis l’Asie est très forte en raison des meilleures conditions de travail et de fait la culture asiatique est très présente, ce qui, lorsqu’on mélange ça avec la culture anglaise et ce qui reste de celle Maori, donne quelque chose d’original. Une dernière chose : en Nouvelle-Zélande, tout bâtiment accueillant du public est tenu de laisser l’accès à ses toilettes ouverts, sans le réserver à la clientèle ou aux usagers. Une loi que certaines se sont empressé de faire appliquer.

Bref, on se pose un peu à l’appartement pour se remettre de nos émotions : ce soir, Blan nous emmène dans un fast-food.

Burger fuel carton
Le carton magique en action

Blan, la diététicienne; Blan, celle qui mange toujours bien; Blan, qu’on a jamais réussi à traîner dans un Quick… Cette Blan là veut nous amener dans un fast-food, paye ta surprise ! Et en prime, ça s’appelle Burger Fuel, ce qui ne sonne pas des plus sain et équilibré. Nous voilà donc (après nous être trompé une fois de fast-food) attablés dans une ambiance garage/chic/fast-food assez déroutante, de bons gros burgers gras et dégoulinants en face de nous. Malgré des prix élevés, l’absence de menu et une carte remplie de burgers un poil trop conceptuels pour moi, le sandwich est délicieux et le restaurant satisfaisant. En prime les burgers sont servis avec un petit carton pour les tenir quand on les mange, ce qui les empêche de ressembler à un meuble Ikea mal monté au bout de deux bouchées : élu innovation majeure du XXIème siècle, à l’unanimité. Le ventre plein et les doigts gras, nous empruntons le bus pour remonter Queen Street et retrouver l’appartement, les bières et le pastis importé pour l’occasion. Ben étant malade et fatigué, on finit par faire une contrée/pastis avec César (leur coloc indien, un petit rigolo), Blan et Fab’.  Jouer aux cartes en anglais, c’est toute une aventure : pas facile d’intégrer le changement de termes pour pique/cœur/carreau/trèfle, surtout après quelques verres… Ça finit par me valoir quelques parties complètement foirées. Qu’à cela ne tienne, il faut maintenant retenir la prononciation de « ace » que l’on a tendance à dire « as », comme en français. Tout à coup, la phrase « Put your ace on the table » prend un tout autre sens : le franglais est décidément une langue pleine de surprises.