Je me réveille vers 7h, et c’est bien la première fois que ça m’arrive en vacances. Fab, Blan et Ben dormant encore, je sors du van (enfin, je m’habille et je sors du van) et profite de la lumière matinale pour aller explorer les environs. Je suis un peu l’Indiana Jones de la Nouvelle-Zélande (Zélandia Jones ?).
Sur la plage, seuls quelques oiseaux traînent encore, bien que les traces dans le sable semblent indiquer qu’il y a eu une belle teuf d’emplumés cette nuit. Elle fut d’ailleurs assez arrosée : le sable est trempé et il faut traverser plusieurs ruisseaux pour avancer le long de la plage. N’écoutant que mon courage, je fais le tour par le parking. Je remonte la rivière en bas du Lion Rock qui m’amène à un petit pont permettant de traverser vers Piha. Le coin n’est pas très peuplé, mais quelques autochtones promènent leurs chiens et discutent sur un terrain de rugby un peu plus loin. Je traverse le pont dans leur direction (pas pour leur parler, hin, n’oublions pas que je suis encore dans le pâté, c’est à peine si j’arrive à répondre un « hi » grumeleux aux joggeurs que je croise) et m’arrête subitement face à mon premier oiseau loufoque du séjour. Entendons-nous bien : jusque là, j’avais croisé quelques piafs chelous, mais ressemblant toujours à peu près aux nôtres, à quelques différences près : goélands à becs rouges, cygnes noirs, croisement foiré entre le corbeau et la mouette avec un bec orange fluo… Là, je suis face à une espèce de grosse poule bleutée aux pattes préhistoriques, se dandinant peinard sur la rive.
Une fois la surprise passée, je prends quelques photos et me marre un peu, en imaginant le grand Schtroumpf se taper la pauvre dinde qui a enfanté le truc que j’ai sous les yeux. Puis je continue un peu ma route avant de rentrer au van. J’y retrouve Fab qui vient de se lever. Comme Blan et Ben traînent au lit et que je suis tout fier de ma découvert, je l’emmène admirer les « poules bleues ». On en profite pour explorer un peu plus les environs et on trouve, quelques mètres après le terrain de rugby, une tendre échoppe nommée « The Piha Cafe ». On se risque à l’intérieur et, ô joie : café, cappuccino, latte, muffins, cookies… c’est le paradis du p’tit dej’ ! On prend des cafés à la sauce amerloque, des muffins encore tièdes et on discutaille un peu avec les propriétaires qui nous filent des autocollants Piha, une carte du coin et nous indiquent les meilleures balades à faire. Comme dirait l’autre : what else ?
On retrouve Blan et Ben, enfin réveillés, au van et on leur montre la carte. On décide d’aller randonner vers une chute d’eau pas très loin d’ici après le petit dej’. Rassuré par l’essai d’hier soir, je conduis jusqu’au parking suivant : c’est toujours aussi cool. Entre ces vieux vans et la végétation environnante, j’ai l’impression d’être Indiana Jones en exploration. Arrivés là-bas, on poursuit à pieds.
Après la rando, on se pose sur le parking pour déjeuner. Le coin est plutôt sympa et le temps clément jusqu’à la fin du repas. La grisaille finit par nous chasser et on décide de quitter Piha pour Whatipu, plus au sud. Je reprends le volant, cette fois-ci pour un bon moment : on roule plusieurs heures, sur une route de plus en plus délabrée (ce qui ajoute à mon complexe d’Indiana Jones), à se demander si Blan et Fab, qui ouvrent la route, ne sont pas perdues. Après une heure de grommellements, il s’avère que non : la route se termine sur un parking terreux dans un coin totalement désert : nous sommes arrivés. Nous avons roulé longtemps et il fait presque nuit, on se dépêche donc de découvrir les environs : il semble y avoir des grottes pas très loin et une plage dans l’autre direction, toutes deux à une quinzaine de minutes. Le temps nous manquant, nous décidons de reporter la visite à demain matin, avant de retourner à Auckland chercher les filles à l’aéroport. Ben et moi partons tout de même en direction des grottes, pour estimer le temps à prendre pour tout faire. Il a du pas mal pleuvoir ces derniers jours et le sol est gavé d’eau, rendant l’avancée difficile. Après diverses acrobaties entre les flaques et mains détours dans les buissons, on arrive à quelques minutes des grottes… où le chemin est bloqué par une flaque suffisamment grande pour prétendre au titre de mare. Le chemin du retour est rythmé par les splotch splotch de nos chaussures. Échec cuisant. Les grottes, on oublie.
De retour au croisement, on fonce en direction de la plage, où le sol est nettement moins imbibé. le chemin n’est pas très long et tout à fait praticable : nous avons trouvé notre activité de demain matin. La nuit est tombée et le retour aux vans se fait à la frontale. Il commence à cailler sévère (déjà qu’avant c’était pas glorieux) et en prime on doit se lever tôt demain. Exit la vaisselle dans l’eau froide, on bouffe et on se pieute. Heure du coucher : 20h15. Record battu.