Après une nuit de sommeil moins salvatrice que la précédente mais néanmoins appréciable, j’ouvre les yeux. Je ne reconnais pas ce plafond, ces murs, ce meuble… je me lève en sursaut : bon sang, c’est vrai, je suis en Nouvelle-Zélande.
Aujourd’hui, on ne visite plus Auckland : on la regarde, et on la vit. On embarque direction Mount Eden, un ancien volcan au milieu de la ville. Bon, sur le coup, on était tout excités, mais on a déchanté quand on a compris que des anciens volcans, en fait, y a que ça en Nouvelle-Zélande. Sérieusement, cette île est tellement gavée de cratères qu’on a rapidement l’impression de faire une rando sur la joue d’un adolescent. Bon, ça reste notre premier volcan alors on garde quand même notre enthousiasme. On fera les blasés plus tard.
À peine installés dans le van, celui-ci refuse de démarrer. Allons bon. On est partis pour passer deux semaines sur la route et voilà que la mécanique décide de faire la mauvaise tête. On sort de la bête, Ben soulève le siège conducteur et commence à triturer le moteur (oui, quand on s’y attend pas, ça surprend). Après plusieurs minutes d’angoisse, le problème semble réglé : le van crache joyeusement de magnifiques volutes noires en imitant la toux d’un fumeur de gitanes de 60 ans, et nous voilà partis pour Mount Eden.
On ne nous avait pas menti : le volcan surplombe la ville et offre une vue imprenable. Nous arrivons sur le bord le plus bas et commençons à en faire le tour pour atteindre le sommet lorsque Ben décide de descendre en courant dans le cratère. J’aurais visiblement pas du dire « Part devant, j’te rejoins », puisqu’à mi-chemin il s’agite dans tous les sens pour me dire de le rejoindre. Même si la descente parait marrante, la remontée suffit à me passer l’envie. Et en voyant Ben se la taper pendant que nous faisons le tour, je me dit que j’ai pas vraiment eu tort. Une fois en haut et après avoir profité de la vue, on se cale au soleil et à l’abri du vent. On surplombe le cratère et on s’aperçoit que Ben a initié un mouvement: un groupe de touriste est également descendu tout en bas, puis un autre, puis un gamin de huit ans dont les parents gueulent de remonter… finalement, la sécurité du parc débarque avec un mégaphone et fait remonter tout le monde. Bwahaha.
Après avoir passé un moment au Mount Eden et à l’appart’, on va voir le coucher de soleil sur Mount Victoria (ouais, un autre volcan), qui a une plutôt jolie vue aussi. Ici, pas de touristes à amener n’importe où, juste de très beaux panoramas, un vieux canon immense et un champ de champignons en métal.
Ben et Blan nous amènent ensuite au Night Market : ils nous expliquent que c’est une sorte de marché clandestin (mais probablement plus vraiment maintenant, vu l’envergure) sur le parking d’un centre commercial, et que l’ambiance est vraiment énorme. Et ils ne mentaient pas : arrivés là-bas, nous nous retrouvons dans une foule énorme se baladant dans 4 rangées de stands en tout genre. Brusquement, tous nos sens sont mis à l’épreuve : la fouille ne cesse de grouiller devant des devantures fourmillant d’articles et de panneaux colorés, dans un mélange d’odeurs de friture, pizza, churros, bouffe chinoise, s’accompagnant d’un brouhaha incessant ponctués de cris hélant les passant pour des loteries et autres jeux étranges… en fait, on se croirait dans un marché moyenâgeux, en version XXIe siècle.
Après avoir mangé là-bas (j’avais bien dit que tous nos sens étaient mis à l’épreuve), on retourne à l’appartement. On est samedi et demain on débute notre road trip : Blan et Ben quittent la colocation. Voilà une belle occasion de faire la fête ! L’appartement, déjà bien peuplé avec ses 10 colocs (et deux français importés) se garnit de quelques amis des uns et des autres, la soirée commence à s’alcooliser… mais chacun ne boit que ce qu’il a apporté. C’est, à ce qu’on me dit, la façon de faire ici. Bon, comme chez nous c’est pas pareil et qu’on en a rien à foutre, on propose allègrement de tout à tout le monde, qui nous en propose en retour, bref, pour le dire poliment : on emmerde les traditions locales. Rapidement, les choses deviennent floues et voilà que d’un seul coup, on est déjà le lendemain matin.