Tout ce qui te passe par ma tête

Un septembre à Welly

Résumé de l’épisode précédent : Wellington c’est beau, gavé de nature, et ça souffle autant que dans un simulateur de chute libre.

Après la découverte de la ville et des rando aux alentours, il fut temps de passer au perfectionnement : plus de randos, plus loin, plus long, plus beau. C’est parti pour un petit résumé du mois de septembre à Wellington.

Makara peak

Piiiin poooon

En milieu de semaine, bercé par mes envies d’aventures, je décide d’aller randonner autour d’un point indiquant une cascade sur ma carte. Ma motivation apparemment contagieuse atteint Han, Jakub, Charlotte et Allison, et nous décidons de partir dans la matinée. L’alarme incendie de l’auberge nous retarde un peu mais nous permet d’admirer quelque pompier sexy avant de prendre le bus pour Karori.

Une fois sur place, on se retrouve dans un vrai labyrinthe de chemin qui semblent être principalement pour les vélos de descente ! On ose donc pas emprunter celui passant par la « cascade » qui – renseignement pris – ressemble plus à un ruisseau boueux, et montons au Makara peak par un large chemin. La vue de là-haut est superbe : les sommets enneigés de l’île du sud, les éoliennes de la côte ouest, la baie de Wellington…. On profite quelques minutes seulement, le vent nous dissuadant de rester plus longtemps.

En redescendant, on croise un charmant petit panneau indiquant le chemin des fées, juste avant de rejoindre le parc de Karori et la civilisation. Nous nous y engageons pour découvrir les charmantes masures de ces petits êtres sylvestres qui jonchent le chemin. Ce n’est qu’après plusieurs minutes de marche, nous enfonçant un peu plus dans la forêt, que nous découvrant avec stupéfaction la terrible vérité : les fées sont visiblement des êtres maléfiques cherchant à nous égarer dans la forêt pour nous dévorer. Nous sommes en train de tourner en rond et avons perdu le chemin de Karori !
Heureusement, grâce à nos talents combinés, nous déjouons leur plan maléfique et retrouvons la route vers le parc derrière un buisson.

Pour se remettre de nos émotions, on décide d’aller manger un bout avec une bière au « JJ », un pub sur Cuba Street. L’ambiance est cosy, la bière bonne bien qu’un peu chère, et la bouffe bienvenue après toutes ces aventures. Je le sais pas encore, mais ce putain de bar va bouffer 50% de mes économies dans les deux mois qui suivent.

Pendant ce temps là, à Wellington

Je m’habitue petit à petit à la vie à Trek, l’hostel. Jakub est parti emménager dans un appart à Karori et nous partageons désormais la chambre avec Jade et Rachel, deux anglaises bien marrantes qui font honneur à la réputation saoûlarde des british. Ça tombe bien : je brûle d’envie de découvrir les bars. Mes économies commencent donc à fondre comme neige au soleil, et le soleil d’Aotearoa tabasse effectivement assez fort. En même temps y a pas de bière forte ici, quand ça dépasse 5% d’alcool c’est limite considéré comme de l’absinthe, et ça sert des mini pintes de même pas 50cl. Mais bon, je ferais un article sur la vie nocturne plus tard.

En septembre, c’est la fin de l’hiver et le début du printemps en Aotearoa. Pendant la deuxième quinzaine du mois, un passage de quelques jours très froids ont rappelé que l’hiver n’était pas si loin : il a fait moins de 5° pendant trois jours ! Un matin on a même pu voir un peu de neige saupoudrée sur les collines alentours. La proximité avec l’Antarctique rend le vent du Sud très froid, et la position très exposée aux vents de Wellington accentue juste le problème. Heureusement, le vent vient la plupart du temps du nord. Comme le temps et la température ne sont plus vraiment propices aux randonnées, les vadrouilles se font un peu plus urbaines. Je découvre les incontournables de Wellington, genre le mont Victoria qui offre une vue de dingue sur la ville.

Impossible également de rater le fameux « Cable Car », un vieux téléphérique rouge emblématique de la ville. Faut dire que la vue est pas dégueu de là-haut. En plus, il arrive dans le jardin botanique ! L’occasion rêvée pour le visiter de fond en comble. C’est un peu tôt pour les roses, mais pile la saison des tulipes. Le froid rend le passage dans la serre très agréable, on y trouve même un un banc face à un petit bassin plein de nénuphars, papyrus et poissons. Très relaxant.

Le Waterfront est un autre incontournable. Il y a souvent des événements, genre le « World of Wearable » avec des tenues hyper chelou, ou bien un étrange tunnel lumineux en honneur à la culture Maori. C’est aussi là où y a la salle d’escalade, le musée Te Papa, et la piscine et la plage si on continue vers Oriental Bay.

Un jour, assis au bout d’une jetée, on a même vu un pingouin pointer son nez hors de l’eau avant de replonger. Quelques minutes après, on l’a vu nager sous nos pieds, passant comme un éclair. C’est une chance assez incroyable, ils sont plutôt rares à voir. En repartant, on a vu un jeune phoque nager aux alentours et même marcher un peu sur la plage, pour compléter le tableau.

L’ami phoque sur la plage
Le Trek vu depuis le bas de la rue

Le Trek est vraiment un super lieu, dans lequel je prends je plus en plus mes marques. Je trouve à 5 minutes de l’hostel un parc à chien immense et quasi toujours vide pour aller faire du sport le matin. Je sais où sont les expressos les moins chers aux alentours. Je profite de la guitare en accès libre sur le banc devant l’hostel au soleil. Je m’habitue à l’alarme incendie mal réglée qui se déclenche tous les 15 jours aux heures les plus improbables (pour l’instant on a évité 4h du mat’, je touche du bois).

Sa majesté Sylvester

Je deviens pote avec Sylvester, le chat des escaliers Allenby qui entourent l’hostel. Bon c’est pas dur il passe son temps à traîner dans les escaliers ou sur les canapés du Trek à attendre que des gens le caressent.

L’hostel est rempli de voyageurs et voyageuses et l’ambiance sympa et familiale met dans une bonne disposition pour parler aux autres. Des groupes se forment rapidement et facilement. Ça permet d’aller visiter le coin accompagné, et c’est toujours sympa. Un dimanche on prend le bus pour aller balader de long de la mer autour du mont Crawford. On est sensé aller voir un fort qu’on rate totalement à force de bavarder (on est quand même une petite dizaine à passer à côté).

Red Rocks 2, le retour d’Owhiro Bay

Quelques jours après ma première expédition, je retourne sur le Red Rocks Track accompagné d’Allison et Han. On tarde un peu à partir donc cette fois-ci, pas de retour par les montagnes (et puis mes compères sont moins des tarées de la marche que moi). De toute façon, l’objectif est surtout de dépasser la plage des Red Rocks pour aller au Devil’s Gate : un passage étroit entre les roches le long de la côte. Le temps est bien plus venteux que la dernière fois et les vagues impressionnantes. En passant Devil’s Gate, on a la chance de pouvoir observer plein de phoques. Il y en a même un juste à côté du chemin à quelques centimètres de nous ! Pas le temps de prendre en photo, j’attrape tout le monde pour les amener plus loin : j’ai lu que les phoques peuvent être plutôt véners quand on les stresse en étant trop près, et particulièrement si on est entre eux et l’océan. Surtout qu’on a pu admirer la dentition de ces charmants bestiaux sur les 256473632 cadavres puants le long du chemin : mieux vaut ne pas les contrarier.

Le voyage de Korokoro

Enfin fin septembre, profitant d’une journée ensoleillée et au retour des températures de printemps, je prends le bus pour aller au nord de la baie, à Lower Hutt, marcher dans le parc régional de Belmont. J’ai cru voir une cascade sur ma carte, j’espère que c’est pas une arnaque ce coup-ci. Après une demi heure de bus au prix modique d’1$20 sur la Snapper Card (ouais je suis un local j’ai une carte de bus maintenant) et un petit quart d’heure de marche le long de l’autoroute, le chemin tourne à gauche et boum : c’est la nature ! Une forêt, un parc tout mignon, une grotte qui ressemble juste à un tunnel pas fini, un sentier le long de la rivière… et la cascade de Korokoro ! C’est plutôt canon, cette fois-ci la carte a pas menti, sur ce point là. Elle est plus facétieuse concernant le chemin cependant : je met 20 minutes et deux essais à trouver où est-ce qu’il continue après la cascade. Après une bonne montée jusqu’à un point de vue sur la baie je traverse une banlieue résidentielle et marche jusqu’à l’ancien barrage de Korokoro (Korokoro Dam) qui se trouve ne pas être sur la même rivière que la cascade. Je rejoins la baie en marchant le long de la rivière Korokoro, cherchant sans succès à comprendre la logique de cette cascade à 5 kilomètres de la rivière, puis j’abandonne et profite juste de la vue. C’est plutôt charmant, faudra que je revienne dans ce coin.