Les jours ont passé, puis les semaines, et voilà que je me retrouve honteusement à devoir résumer trois mois de vie à Wellington pour pouvoir enfin vous raconter mon départ pour l’île du sud et les endroits magnifiques découverts ici.
Donc désolé, ça va être un petit peu en mode rush, avec un nombre de photos/vidéos limité parce que mine de rien ça prend aussi masse de temps d’en ajouter. Le bon côté c’est que y a eu de toute façon beaucoup moins de randos de taré qu’en septembre.
C’est parti pour un condensé de presque trois mois à Welly, qui suivent les trois semaines de septembre qui ont suivi mon arrivée. Je vais couvrir octobre, novembre, et décembre jusqu’à un peu avant Noël.
En avant marche
Étant plus occupé par la vie sociale et professionnelle ces quelques mois, le nombre de randos a diminué. J’ai quand même fait quelques trucs bien sympa tant en ville qu’autour de Welly. Je commence par un petit florilège des trucs en ville.
Une aprem’ début octobre je fais le City to Sea Track, un chemin qui va du centre ville à l’océan sur la côte sud. Bon j’avoue on est partis de Newtown et pas du centre ville, ce qui a réduit considérablement le temps de marche, autrement y en vraiment pour longtemps.
Fin octobre, profitant d’une journée ensoleillée (chose rare à Welly), je retourne à Korokoro accompagné de Louise pour faire le chemin dans l’autre sens (remonter le long de la rivière) et enchaîner avec un petit sommet dont j’ai oublié le nom.
Fin novembre, on embarque avec Nancy (Singapour), Ulises (Chili) et Charly (UK) direction Porirua pour aller grimper. Une fois garés on attaque la marche d’approche en suivant les maigres indications que Nancy a eu par un collègue (elle bosse à la salle de grimpe de Welly). On monte sur un colline, on voit des gens en bas le long de la plage, on réalise que c’est plutôt leur chemin le bon alors on fait un grand tour pour aller le long de la plage, là on avance par le chemin qui passe par plein de petits tunnels. On se retrouve ensuite coincés, on galère pas mal jusqu’à ce qu’un pêcheur nous montre le chemin semi-grimpe au dessus de la mer parce qu’en fait la marée est haute, on continue le long de la plage et on est finalement totalement bloqués par la marée au bout d’un certain point, impossible d’accéder aux falaises. Qu’à cela ne tienne, on fait un peu de bloc sur les rochers environnants et Charly et Ulises posent un relais sur une microfalaise sur laquelle on grimpouille. Le coin est très beau, ça compense aisément l’échec de la falaise, et au final la journée fut excellente.
Enfin, début décembre, je fais une petite excursion à Ta Ahumairanghi, une colline qui surplombe le CBD avec un joli point de vue sur la ville, en passant par le jardin botanique et en enchaînant avec l’Otari Bush qui a un arbre de 800 ans.
À table !
Oui parce que mine de rien c’est important pour le petit français que je suis, la boustifaille et la boisson. Le bon côté des choses c’est que Wellington a une excellente culture culinaire, avec plein de petits restaurants et cafés, même des boulangeries françaises. Le mauvais côté, c’est qu’en France on place la barre très haut niveau qualité, et que la plupart des mets ici souffrent de la comparaison. Les ingrédients de base sont d’ailleurs de manière générale plutôt de moins bonne qualité. Pour ne parler que des principaux éléments dont je me nourris, les pâtes sont OK mais un peu chères, la crème de soja c’est plutôt dur à trouver, y a du pesto Barilla, et enfin le fromage est soit importé et très cher (genre du Saint Agur à 112$ le kilo), soit local et insipide, et parfois très cher et insipide quand ils essaie de copier un fromage étranger comme le parmesan. Donc faut carrément se méfier. Le vin, dont on m’avait dit qu’il était plutôt fameux, est en réalité assez cher et pas très bon. La plupart de ceux que j’ai essayé ont un premier goût plus ou moins bon et prononcé au début, qui s’efface très vite pour ne laisser qu’un goût d’alcool qui reste ensuite en bouche. Il y a très peu de diversité en matière de cépage et leurs goûts sont bien différents de leurs équivalents français. Je trouve par exemple le Pinot Gris, un de mes vins français préférés, particulièrement infect ici.
Le pain, lui, est absolument dégoûtant. Le truc le plus répandu est plutôt un genre de pain de mie, et les trucs qui ressemblent à du vrai pain sont en fait des leurres à la croûte molle, à la mie sèche et au goût vaguement brioché. Il y a quand même des vraies bonnes boulangeries qui font du vrai bon pain et de vraies bonnes viennoiseries. Par contre ça coûte un bras, genre l’équivalent de 4/5€ le pain au chocolat. Le café aussi coûtant aussi plutôt cher, genre 2/3€ l’expresso, le petit dej à la française c’est pas pour tous les jours. Mais il y a une vraie culture du café, il est très bien préparé et la plupart du temps excellent, avec beaucoup de choix de préparations à base d’espresso. Je reste un fan du simple espresso, cela dit les jours de pluie j’apprécie une grosse tasse de Mocchaccino. Le chocolat aussi est excellent d’ailleurs, je suis devenu accro au Hazella, un chocolat au lait fourré à la pâte chocolat/noisette, fabriqué par une marque kiwi.
Histoire de ne pas oublier mes racines, je pousse l’expérience jusqu’à faire une fondue avec du fromage local. Un choix subtil de trois types de Cheddars, de l’ail, des champignons, du presque vrai pain récupéré au boulot de Louise, et nous voilà partis pour une petite fondue avec Louise et Xavier. Le résultat est très liquide et gras mais surprenamment bon.
Boulanger en herbe
Commençant à m’habituer aux lieux et exaspéré par l’absence totale de pain digne de ce nom, je décide d’utiliser les connaissances glanées avant de partir de France pour fabriquer mon propre pain au levain (merci Alex et Mathilde). La première étape consistant à trouver de la farine de seigle et de blé complets et bio est plutôt difficile et me prend un moment. Qui plus est la qualité de la farine complète ici laisse à désirer : c’est plutôt de la farine blanche dans laquelle du son est rajouté, ce qui donne des textures vraiment chelou. Faisant avec les moyens du bord, je prépare sagement mon levain puis progresse en préparation de pain, semaine après semaine. En décembre je me débrouille pas trop mal, même si je ne suis arrivé qu’une seule fois à faire lever mon pain suffisamment, c’est mangeable et bien plus agréable que les sachets de pain de mie qu’ils considèrent comme bread ici.
À vot’ santé
Je me fais vraiment bien à la vie à l’hostel, c’est au final comme une très grande coloc ce qui est plutôt pour me plaire. L’absence de zone d’intimité genre ma-chambre-rien-qu’à-moi me manque pas, ou du moins carrément moins que ce que j’aurais pu penser. Je suis toujours dans des dortoirs de 4, et à cause de surbooking de l’hostel, je dois changer changer de chambre très régulièrement, au moins une fois par semaine, jusqu’à mi/fin-octobre. On a géré nos réservation en même temps avec Allison ce qui fait qu’on bouge en même temps et est dans les même dortoirs quasiment tout le temps, c’est plutôt cool. Changer de chambre fait aussi changer de roomates assez souvent ce qui aide à rencontrer du monde, même si une fois la 911 avec Jade & Rachel quittée, on se retrouve quasi à chaque fois 4 francophones dans le dortoir, pas cool pour progresser en anglais ! On finit par se poser dans la chambre 948 fin octobre, où nous rejoindront après quelques semaines Louise et Xavier, on restera ainsi roomates un bon mois et demi (et on s’est bien poilés).
Trek est vraiment très vivant et idéal pour rencontrer du monde. Et c’est plutôt pratique, j’y ai par exemple rencontré Yannick, à qui j’ai racheté sa voiture, faisant de moi un propriétaire automobile pour la première fois de ma vie ! Fin octobre, une soirée d’Halloween est organisée et dès fin novembre l’hostel a un petit événement chaque soir de la semaine : soirées film lundi, barbecue jeudi, jeux le dimanche, spaghetti & sangria (oui on a pas trop compris l’association) le vendredi… Je m’y fais plein de potes et plusieurs groupes se créent. Avec le temps certaines personnes prennent des appartements, d’autres changent d’hostel, des gens quittent la ville ou le pays… les groupes évoluent pas mal mais tendent petit à petit à se stabiliser, surtout sur une base de gens restant à l’hostel ou Welly plusieurs mois. En décembre, je traîne surtout avec deux groupes de gens : un plutôt français et un plutôt anglais. Pour fêter l’arrivée de l’été, on décide de faire un crate day avec Xavier. Ça consiste à acheter une caisse de 12 bouteilles de 75cl de bière (par personne), et à tout boire de midi à minuit, soit une par heure. On a attaqué à 15h car on a galéré à trouver un liquor shop qui avait encore des caisses, j’ai bu la moitié et me suis fait aidé pour l’autre en filant des bouteilles. Heureusement d’ailleurs, parce que c’est une de mes plus grosses cuites, une excellente soirée sur laquelle j’ai tout de même fait 12h de picole puisque j’ai fini à 3h du matin. La vie est donc joyeuse et mouvementée, et avec Allison on a pris pour habitude d’aller prendre un café/brunch les lendemains de grosses soirées pour potiner de ce qui s’est passé la veille, c’est les gossip coffees.
Évidemment, tout cette sociabilisation dans une ville aussi vivante que Wellington conduit inéluctablement à sortir au bar, et souvent. La ville est REMPLIE de bars. Y a partout, de toutes les sortes, de tous les styles… Tellement que j’ai fini par faire une liste des bars de Wellington dans lesquels je voulais aller au moins une fois, l’enjeu étant de tous les cocher avant de quitter la ville (raté). Les premiers bars listés sont plutôt importants, les premiers dans lesquels je suis allé et clairement ceux dans lesquels je suis le plus retourné, souvent à mon grand désarroi retournant encore et toujours dans ces même putains de bars alors que je voulais juste cocher de nouveaux sur ma liste. Mais les british ont particulièrement aimé le billard gratuit et les pichets de bière dégueu à 12$ du JJ, et la petite cour intérieure où on peut fumer et les pichets de bière dégueu à 12$ de Vinyl. de mon point de vue, ces bars proposent surtout des micropintes de bière acceptables bien trop chères. Oui car à Wellington, les pintes font rarement (jamais en fait) 50cl, plutôt entre 40 et 47.5, la plupart du temps 42cl. Ils ne font pas de bière de type belge, ne savent pas ce que c’est une triple, les bières sont entre 5% et 6% grand max (souvent moins de 5) et pour une bière à 8% ils ne servent pas de pintes. Ils ont par contre bien plus de stout (des vraies stout, pas des imperial dégueu de hipster à 12%) et beaucoup de hazy, des bières non (ou moins) filtrées qui ont un goût un peu sucré très agréable, particulièrement sur les IPA, ça casse un peu l’amertume sans la supprimer.
Je suis vraiment beaucoup, BEAUCOUP sorti en octobre, un peu moins en novembre, encore moins en décembre, car l’hostel s’est petit à petit vidé des gens que je connaissais le mieux, et surtout parce que j’ai commencé à travailler pour rattraper le coût de toute cette débauche. La bière étant assez chère quand on a du goût, sortir tout le temps c’est un sacré budget.
Au boulot !
Dès fin septembre, je me suis mis à chercher du taff en tant que développeur web. J’espérais alors trouver un contrat court, genre 3 mois, pour être libre pendant l’été pour mon road trip dans l’île du sud, ou alors un job avec possibilité de temps partiel et télétravail pendant l’été. Ça a malheureusement pas trop marché, et pendant que tous mes potes bossaient dans des taff de backpackers genre barista, commis, plonge, bâtiment, ménage/chambres, j’envoyais des CV depuis la terrasse du Cafe Mamba, mon café préféré. En octobre, voyant que ça risquait de prendre du temps et l’addition des bars augmenter, j’ai commencé à bosser en casual pour un genre de boite d’intérim histoire de gagner trois sous. La plupart des missions étaient à la journée, et j’ai enchaîné pas mal de trucs assez différents, mais quand même globalement assez cool.
J’ai commencé par un petit centre de conférences plutôt haut de gamme qui accueillait principalement des groupes de travail des ministères (on oublie pas que Welly est la capitale d’Aotearoa et donc toute l’administration et le gouvernement sont là), dans lequel j’ai du bosser un peu moins de deux semaines en cumulé sur novembre et décembre. Je m’occupais de réapprovisionner le thé/café, apporter les repas, desservir, faire la vaisselle, mettre en place des configurations de pièces…. C’était plutôt tranquille, les managers étaient absolument adorables et y avait de la bouffe gratos quand les clients laissaient des restes.
J’ai aussi un peu bossé pour le Te Papa Museum, à faire du service de bouffe/boisson sur des événements. C’est de loin le boulot le plus chaotique que j’ai fait de ma vie : aucune consigne, aucune explication, tout le monde courait dans tous les sens en appliquant des consignes éparses et peu claires, parfois contradictoires, bref, un management bien à chier, mais encore une fois des gens adorables, de la bouffe gratuite car ils mettaient un point d’honneur à nous offrir le dîner (même quand ils avaient recruté trop de monde, ils ont gardé occupée la moitié de l’équipe jusqu’à l’heure du repas avant de nous libérer). J’ai aussi un tout petit peu bossé pour Countdown, une grosse chaîne de supermarchés, mais vraiment très peu car c’était hyper ennuyeux.
Enfin j’ai bossé les deux premières semaines de décembre à la plonge au Bellamy, un restaurant au troisième étage du Beehive, le bâtiment du Parlement. Super équipe, super ambiance, je me suis vraiment régalé ! C’était la première fois que je bossais en restau et en back of house, et j’ai été vraiment hyper chanceux de tomber là pour une première expérience. Le dernier jour c’était la fermeture annuelle du restau pour plusieurs semaines et ils m’ont invité à leur restau de fin d’année, trop sympa. Le boulot de plonge est cependant assez dur et c’était pas plus mal de faire ça que deux semaines, c’est hyper violent pour le dos, les mains, et quand même assez fatiguant. Si je cherchais pas du boulot en informatique je me demande quand même si j’aurais pas postulé là pour du plus long terme.
Mi-décembre, les vacances d’été/de Noël ont commencé, et la plupart des entreprises ont fermé, je me suis donc subitement retrouvé sans boulot car plus aucune mission était postée. Les prix de l’hostel ont également commencé à grimper à cause de la fin d’année, j’ai donc du prendre une décision difficile : faire des économies en quittant Trek.
Mais ça, ce sera pour le prochain épisode. 🙂